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Notre ami Ben Ali : L'Envers du miracle tunisien de Nicolas Beau, Jean-Pierre Tuquoi, Gilles Perrault (Préface)
 
 
ARCHIVES DE LA TUNISIE MARS 2005


Vendredi 4 mars 2005 : L'avocat Mohamed Abou, défenseur des droits de l'homme, membre fondateur du Parti pour la République (CPR) et de l'Association internationale de soutien aux prisonniers politiques (AISPP), a été arrêté mercredi par les autorités policières. Selon une source officielle, l'avocat a comparu le jour de son arrestation devant le juge d'instruction près le tribunal de première instance de Tunis, Faouzi Sassi, à la suite d'une "plainte déposée à son encontre par l'une de ses consoeurs pour violences caractérisées ayant nécessité l'admission de celle-ci aux urgences de l'hôpital Habib Thameur" de la capitale, Tunis. Il est en plus mis en examen pour "incitation de la population à enfreindre les lois". Selon une source associative, les charges retenues contre l'avocat relèvent du Code de la presse et du Code pénal. Il encourrait une "lourde peine pouvant aller de 10 à 15 ans de prison". Selon plusieurs ONG tunisiennes, l'arrestation de Mohamed Abou qui milite au sein de plusieurs organisations non reconnues, intervient après la publication sur Internet d'une tribune particulièrement critique à l'endroit de l'invitation adressée par le gouvernement tunisien à Ariel Sharon. Tunis a proposé au Premier ministre israélien de participer au Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) qui se tiendra en novembre 2005 en Tunisie. Plus de détails : http://www.reveiltunisien.org/

Samedi 5 mars 2005 : Les autorités ont interdit vendredi une manifestation organisée à Tunis, la capitale, par plusieurs partis d'opposition et des organisations non gouvernementales pour protester contre le projet de visite du Premier ministre israélien, Ariel Sharon invité par le Général Président Ben Ali à participer au sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) parrainé par l'ONU, dont la deuxième phase, après celle de Genève qui s'est déroulé du 10 au 12 décembre 2003, est prévue à Tunis du 16 au 18 novembre 2005. La Tunisie et Israël n'entretiennent pas de relations officielles depuis la fermeture à Tunis en octobre 2000 de leurs bureaux de liaison établis en 1996 pour protester contre la répression sanglante du soulèvement palestinien (Intifada) par l'armée israélienne. Selon une source du Parti démocratique progressiste (PDP), 2 dirigeants de cette formation, Maya Jéribi et Mehdi Mabrouk, ainsi que les militantes des droits de l'Homme, Radhia Nasraoui, avocate et présidente de l'Association de Lutte contre la Torture en Tunisie (ALTT), qui a à maintes reprises entamé des grèves de la faim pour protester contre le harcèlement policier dont elle est victime, et Naziha Rjiba (alias Oum Ziad), ont été agressées par des policiers lors d'une tentative de manifestation dans une artère de la capitale. Un communiqué signé par 4 formations d'opposition et 4 associations, certaines légales et d'autres non reconnues, a indiqué que des manifestations d'étudiants qui avaient eu lieu à Tunis et dans plusieurs villes pour protester contre l'invitation adressée au "criminel de guerre Ariel Sharon" ont été réprimées par les forces de l'ordre, faisant des dizaines de blessés parmi les étudiants dont plusieurs ont été interpellés et déférés devant la justice à Sfax dans le Sud du pays.

Mercredi 9 mars 2005 : La Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) ont vivement protesté contre l'intervention violente des forces de sécurité lors un rassemblement pacifique de protestation dénonçant l'invitation lancée par le président Ben Ali au premier ministre israélien, Ariel Sharon, pour se rendre en Tunisie à l'occasion de la tenue à Tunis du 16 au 18 novembre 2005, du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) parrainé par l'ONU. Selon elles, des violences ont été perpétrées par les forces de l'ordre. Voir notre édition du 5 mars 2005

Jeudi 10 mars 2005 : Les avocats ont observé mercredi une grève pour protester contre la visite du Premier ministre israélien Ariel Sharon en Tunisie, à l'invitation du Président Ben Ali, à l'occasion du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) qui se tiendra à Tunis du 16 au 18 novembre 2005. Le ministre des Affaires étrangères, Abdelbaki Hermassi, a tenu à rappeler que l'invitation adressée au Premier ministre israélien "n'a aucun caractère bilatéral, mais s'inscrit dans le cadre des invitations lancées aux dirigeants de tous les pays membres des Nations Unies, le SMSI étant parrainé par l'ONU". A l'occasion de cette grève, le barreau tunisien a apporté son soutien et sa solidarité à Maître Mohamed Abou, membre dirigeant de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats, membre du Conseil National des Libertés en Tunisie et membre fondateur du Congrès pour la République (parti non reconnu) arrêté à Tunis le 1er mars 2005 par les autorités à la suite de la publication sur Internet de 2 articles particulièrement critiques envers le pouvoir. Le premier comparait les prisons tunisiennes à celle d'Abou Ghraïb en Irak et le second s'en prenait au gouvernement tunisien pour l'invitation adressée à Ariel Sharon, qualifié de "criminel de guerre". Voir notre édition du 5 mars 2005. Pus de détails : Silence on réprime par RSF

Lundi 14 mars 2005 : Fondateur d'un journal en ligne "TuneZine", Zouhair Yahyaoui, 36 ans, condamné en juillet 2002 à 2 ans de prison pour avoir publié des informations jugées diffamatoires, critiques à l'endroit du pouvoir, est mort dimanche d'une crise cardiaque à l'hôpital l'hôpital Habib Thameur de Tunis, où il avait été admis à la suite de douleurs respiratoires. Il a été remis en liberté conditionnelle le 18 novembre 2003, après s’être mis à 3 reprises en grève de la faim, pour protester contre les conditions de sa détention. Lauréat du "Prix cyberliberté" qui lui a été décerné en 2003 à Paris, il s'était distingué en publiant sur son site la lettre ouverte adressée par son oncle le juge Mokhtar Yahyaoui au général-Président Zine El Abidine Ben Ali dans laquelle il dénonçait "l'absence d'indépendance" de la justice tunisienne.

Vendredi 18 mars 2005 : Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali a accordé jeudi la grâce à un "certain nombre de détenus" sans en préciser ni le nombre ni leur identité à l'occasion du 49e anniversaire de l'indépendance du pays et porte sur une réduction de peine pour certains d'entre eux et sur l'annulation du reliquat de la peine pour d'autres. 3 détenus condamnés à la peine capitale voient leur jugement commué à la réclusion à perpétuité "compte tenu des circonstances dans lesquelles ont eu lieu les crimes qu'ils ont commis ainsi que de leurs conditions sociales". Selon la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH), il reste dans les prisons tunisiennes environ 500 détenus "d'opinion", en majorité des islamistes auxquels les autorités dénient un tel statut, les considérant comme des détenus de droit commun eu égard aux délits pour lesquels ils ont été condamnés. Plusieurs dizaines d’entre eux sont maintenus en isolement total, dont certains depuis 14 ans. Plus de détails : Une justice arbitraire et aux mains du pouvoir politique

Samedi 19 mars 2005 : Le président du conseil de l'Ordre des avocats tunisiens, Maître Abdessattar Ben Moussa, a dénoncé jeudi les "atteintes" dont le barreau est la cible, selon lui, et l'agression dont il a été l'objet de la part du juge d'instruction Faouzi Sassi, chargé de l'affaire de l'avocat Mohamed Abou. Mohamed Abou, membre dirigeant de l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats, membre du Conseil National des Libertés en Tunisie et membre fondateur du Congrès pour la République (parti non reconnu) a été arrêté à Tunis le 1er mars 2005 par les autorités à la suite de la publication sur Internet de 2 articles particulièrement critiques envers le pouvoir. Le premier comparait les prisons tunisiennes à celle d'Abou Ghraïb en Irak et le second s'en prenait au gouvernement tunisien pour l'invitation adressée au Premier ministre israélien Ariel Sharon, qualifié de "criminel de guerre". Il est également poursuivi pour "diffusion de fausses nouvelles" et "incitation de la population à enfreindre les lois du pays". Maître Abdessattar Ben Moussa a indiqué que le comportement du juge était "irresponsable" et "ne fait pas honneur à la magistrature". Dans un communiqué, le Conseil de l'ordre des avocats affirme que le bâtonnier qui s'était présenté au bureau du magistrat, en compagnie de plusieurs membres du conseil pour assister leur collègue arrêté, a été "humilié et agressé verbalement et physiquement" par le juge d'instruction, en présence du premier substitut Mohamed Amira. Il a dénoncé cette "agression sans précédent dans les annales de la magistrature et du barreau en Tunisie". ** Le ministère des Affaires étrangères a annoncé vendredi à Tunis la présentation officielle de la candidature de Kamel Morjane au poste de Haut commissaire des Nations Unies pour les réfugiés ajouant que la Tunisie en a informé l'Union africaine, la Ligue des Etats arabes, l'Organisation de la conférence islamique ainsi qu'un grand nombre de pays amis dont elle a sollicité l'appui. Kamel Morjane exerce depuis 2001 les fonctions de Haut Commissaire adjoint pour les réfugiés à Genève, après avoir été le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, en République démocratique du Congo, de 1999 à 2001.



 



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