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DE LA TUNISIE AVRIL 2005
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- Lundi 4 avril 2005 : Le
président Zine El Abidine Ben
Ali a fait part,
"en son nom personnel et au nom du
gouvernement et du peuple tunisien"
de "ses vifs sentiments de sympathie
et de compassion en cette triste
circonstance" et "les efforts
louables qu'il a déployés durant son
pontificat pour que prévalent les
valeurs de tolérance et de solidarité
et pour la consécration du dialogue et
de la compréhension entre les religions
et les civilisations". Le président
Ben Ali avait rencontré le pape Jean
Paul II lors de la visite effectuée par
le souverain pontife en Tunisie en avril
1996. A cette occasion, le Pape avait
prononcé un discours à Carthage dans
lequel il avait prôné le dialogue et la
coopération entre les religions.
- Jeudi 7 avril 2005 : Une
vingtaine d'avocats effectue depuis 2
jours à la maison du barreau de Tunis,
la capitale, situé face au palais de
justice, un "sit-in" pour
exiger la libération de leur confrère
Mohamed Abou , défenseur des droits de
l'homme, membre fondateur du Parti pour
la République (CPR) et de l'Association
internationale de soutien aux prisonniers
politiques (AISPP), placé en détention
depuis le 1er mars 2005. Selon plusieurs
ONG tunisiennes, l'arrestation de Mohamed
Abou qui milite au sein de plusieurs
organisations non reconnues, intervient
après la publication de 2 articles sur
Internet. Le premier comparait les
prisons tunisiennes à celle d'Abou
Ghraïb en Irak et le second s'en prenait
au gouvernement tunisien pour
l'invitation adressée à Ariel Sharon,
qualifié de "criminel de
guerre". Tunis a proposé au Premier
ministre israélien de participer au
Sommet mondial sur la société de
l'information (SMSI)
qui se tiendra du 16 au 18 novembre 2005
dans la capitale tunisienne.
Samedi 9 avril 2005 : Une
manifestation prévue vendredi par
l'opposition, et interdite par les
autorités, en signe de protestation
contre l'invitation faite au Premier
ministre israélien, Ariel Sharon, à
se rendre en Tunisie pour assister au
Sommet mondial sur la société de
l'information (SMSI)
qui se tiendra du 16 au 18 novembre 2005
dans la capitale Tunis, a été
empêchée par les forces de l'ordre qui
ont déployé un important dispositif
dont des blindés bloquant l'accès au
centre de la capitale. Maya Jribi, membre
du PDP, Parti
démocratique progressiste, a
dénoncé des "mesures répressives
illégales" visant "à
bâillonner le peuple tunisien et à le
priver de son droit de manifester
pacifiquement". Les organisateurs
ont affirmé leur "détermination à
assumer pleinement leur rôle dans la
défense des droits et des
libertés" et à "continuer
leur lutte jusqu'à l'annulation de la
visite d'Ariel Sharon".
Jeudi 21 avril 2005 : Eric
Goldstein, directeur de recherches de
l'organisation américaine de défense
des droits de l'homme, Human Rights Watch
(HRW)
qui présentait mercredi, pour la
première fois à Tunis, un rapport de 39
pages, intitulé "Tunisia : Crushing
the Person, Crushing a Movement"
(Ecraser lhomme, Ecraser un
mouvement), demandant de "mettre un
terme à la politique qui vise à
écraser les prisonniers politiques en
les jetant dans des cellules
disolement pendant des années et
des année", a indiqué que la
Tunisie avait "promis de cesser
immédiatement l'isolement cellulaire
pour ses prisonniers islamistes et de
faire contrôler ses prisons". HRW
ajoute : "Le gouvernement interdit
aux détenus placés en isolement tout
contact avec le reste de la population
carcérale, y compris au moment de leurs
exercices quotidiens dans la cour de la
prison. Ces détenus sont exclus de tous
les programmes culturels, éducatifs ou
de formation professionnelle. Leur
communication avec le monde extérieur et
leur accès aux livres sont également
fortement restreints et les visites
familiales sont limitées tout au plus à
une seule brève visite par semaine,
généralement à travers un grillage de
séparation. La pratique tunisienne
disolement prolongé ne viole pas
seulement les normes internationales
relatives au traitement des prisonniers
mais elle viole également la loi
tunisienne, laquelle autorise
lisolement cellulaire comme forme
de châtiment pour une période maximum
de 10 jours". Tous les prisonniers
placés en isolement prolongé sont des
islamistes, pour la plupart dirigeants du
parti interdit
Nahdha. Après avoir
pourtant toléré le mouvement Nahdha
pendant ses premières années au
pouvoir, le Président Zine el-Abidine
Ben Ali a déclenché, en 1990, une
répression à l'encontre du parti qui
s'est poursuivie jusqu'à ce jour. Le
gouvernement tunisien soutient que Nahdha
est un mouvement extrémiste qui
cherchait à instaurer un Etat
fondamentaliste. Plus de détails : Tunisie : HWR : Des
prisonniers politiques placés en
isolement cellulaire pendant des années ; Les prisons
tunisiennes
Jeudi 28 avril 2005 : Lors
d'une conférence de presse, les partis
d'opposition rassemblés au sein d'une
"Alliance démocratique pour la
citoyenneté" ont accusé les
autorités de vouloir "exclure toute
participation de l'opposition
démocratique" et dénoncé mercredi
l'invalidation de leurs listes aux
élections municipales prévues le 8 mai
2005 "sans justification claire, ni
explications". Ils ont indiqué que
des "pressions de toutes sortes, des
menaces ont été exercées sur les
citoyens pour les dissuader de présenter
leur candidature ou les inciter à se
retirer, en usant de moyens illégaux et
détournés pour étouffer toute voix de
l'opposition". Selon des sources
officielles, les allégations de
l'opposition sont "fausses" et
"dénuées de tout fondement"
ajoutant que les 10 listes ont été
invalidées à la suite de
"manquements à la loi
électorale" : 26 listes n'ont pas
reçu le récépissé définitif les
autorisant à se présenter aux
élections ; certains candidats
"n'étaient même pas inscrits sur
les listes électorales", tandis que
d'autres listes "ne comportaient pas
un nombre suffisant de candidats
correspondant aux sièges à
pourvoir". Et de conclure : les
allégations de l'Alliance "tentent
de déformer la vérité et de tromper
l'opinion publique".
Vendredi 29 avril 2005 : Le
coordinateur général des droits de
l'Homme au ministère tunisien de la
justice et des droits de l'Homme, Mohamed
Habib Chérif, a signé jeudi avec le
délégué régional du Comité
International de la Croix Rouge (CICR),
Bernard Pferferlé, un accord portant sur
les "activités humanitaires du CICR
en faveur des personnes privées de
liberté" qui autorise le CICR à
visiter les prisons tunisiennes.
L'organisation précise que "les
visites aux personnes privées de
liberté auront un caractère strictement
humanitaire. Elle devront permettre une
évaluation objective par les délégués
du CICR des conditions de détention et
de traitement des détenus en
Tunisie". Le 20 avril 2005, Eric
Goldstein, directeur de recherches de
l'organisation américaine de défense
des droits de l'homme, Human Rights Watch
(HRW)
avait présenté, pour la première fois
à Tunis, un rapport de 39 pages,
intitulé "Tunisia : Crushing
the Person, Crushing a Movement"
(Ecraser lhomme, Ecraser un
mouvement), demandant aux autorités
tunisiennes de "mettre un terme à
la politique qui vise à écraser les
prisonniers politiques en les jetant dans
des cellules disolement pendant des
années et des années". Voir notre édition
du 21 avril 2005
Samedi 30 avril 2005 :Le
porte-parole du "Parti du travail
patriote et démocratique" (PTPD,
parti de gauche qui oeuvre pour défendre
les libertés individuelles et publiques,
le droit à l'organisation politique et
la liberté de presse), Me Mohamed Jmour,
a déclaré à la presse que "le
responsable des affaires politiques au
ministère de l'intérieur avait opposé
une fin de non recevoir au dossier
portant constitution de ce parti en vue
de sa légalisation".
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