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Vendredi
18 février 2005 : Des milliers de personnes
sont descendues dans les rues de la capitale
Quito pour protester contre la politique
économique néo-libérale du Président Lucio
Gutierrez. Une quinzaine de partis politiques et
d'organisations sociales dont le mouvement indien
Pachakutik, une importante force politique en
Equateur, ont pris part à cette manifestation.
Le maire de Quito, Paco Montayo, qui se trouvait
à la tête de la manifestation, a confirmé la
décision de "faire pression sur le
gouvernement" pour qu'il "change de
politique et qu'il destitue la Cour suprême, la
Commission des lois et la Commission Nationale
Electorale, établies d'une façon
illégale".
Lundi 18 avril 2005 : A la suite
d'une vague de manifestations qui durent depuis
mercredi, le président Lucio Gutierrez a
déclaré vendredi l'état d'urgence dans la
capitale, Quito, et dans la province de
Pichincha. Il a également dissout la Cour
suprême. L'état d'urgence suspend les droits
individuels, notamment le droit à la liberté
d'expression et le droit de tenir des réunions
publiques. Les forces de l'ordre sont autorisées
à entrer dans les propriétés privées sans
mandat de perquisition. Malgré l'interdiction de
manifester, plusieurs dizaines de milliers
d'habitants de Quito sont descendus dans la rue
pour dénoncer cette mesure, accusant Gutierrez
d'être un "dictateur". Samedi le
Président Gutierrez fait marche arrière et
annule son décret portant sur l'instauration de
l'état d'urgence estimant que la "situation
était redevenue normale". La crise a
débuté le 8 décembre 2004 après que le parti
au pouvoir ait "restructuré" la Cour
suprême de justice en "nommant ses nouveaux
membres par une simple résolution".
L'opposition a dénoncé ce qu'elle a considéré
comme une "prise de contrôle" de la
Cour suprême de justice par le pouvoir en place.
Jeudi 21 avril 2005 : Le
parlement a destitué mercredi le président Lucio Gutierrez avec
les voix de 60 des 62 parlementaires présents
(sur un total de 100). Il a ensuite nommé le
vice-président Alfredo Palacio comme nouveau
chef de l'Etat, conformément aux mécanismes de
succession. Cette destitution intervient après
une série de manifestations réclamant sa
démission en signe de protestation à une
réforme de la Cour de justice. Une marche
sévèrement réprimée par la police a fait un
mort et plusieurs blessés légers. Mercredi
matin, le commandant de la police, le général
Jorge Poveda, avait annoncé sa démission
"irrévocable", refusant d'être
"mêlé aux affrontements entre
Equatoriens". Julio Augusto Garcia,
photographe chilien de l'agence VOCINA, est mort
asphyxié à la suite des grenades lacrymogènes
que les forces anti-émeute ont lancées pour
disperser les manifestants qui exigeaient encore
lundi la démission du Président Lucio
Gutierrez. Voir notre édition du 18 avril 2005
Vendredi 22 avril 2005 : Le Brésil
a accordé l'asile politique jeudi au président
Lucio Gutiérrez, destitué mercredi par le
Parlement et qui s'est réfugié depuis dans
l'ambassade brésilienne de Quito, la capitale.
Samedi 23 avril 2005 : Le
vice-président Alfredo Palacio a prêté serment
mercredi comme nouveau président après la
destitution par le Parlement du président Lucio
Gutierrez. Il a aussitôt ordonné la fermeture
immédiate des frontières pour empêcher le
départ des hommes politiques recherchés par la
justice, dont le président destitué Lucio
Gutierrez. Les autorités ignorent où il se
trouve. Le bureau du procureur général, Cecilia
Armas, a lancé mercredi un mandat d'arrêt
contre lui pour "infraction flagrante"
du Code de procédure pénale après "les
derniers évènements qui ont conduit à sa
destitution" (NDLR. Manifestations,
répression) au cours desquels 2 personnes ont
été tuées et "quelques" autres
blessées, les qualifiant de "conséquences
des ordres donnés par Lucio Gutierrez aussi bien
à la police qu'aux forces armées."
Mardi 26 avril 2005 : Le nouveau
ministre de l'Intérieur, Mauricio Gandara, a
déclaré que son pays n'accorderait pas
l'immunité aux militaires des Etats-Unis,
réaffirmant son attachement aux principes de la
Cour Pénale Internationale (CPI),
première institution internationale permanente
instaurée par un traité qui a été créée
pour promouvoir la primauté du droit et assurer
que les crimes internationaux les plus graves ne
demeurent pas impunis. Il a évoqué la
possibilité d'entamer une procédure devant des
organismes internationaux pour obtenir la
suspension de l'accord sur la base de Manta,
utilisée par l'armée américaine, signé en
1999 et qui est valable 10 ans. Rappelons que le
25 septembre 2001, le gouvernement Bush envoyait
une lettre au sénateur ultra conservateur Jesse
Helms pour linformer de son soutien à une
loi "anti Cour pénale internationale
(CPI)" intitulée "American Service-members
Protection Act" (ASPA). Cette loi vise notamment
à interdire toute assistance militaire aux Etats
ayant ratifié le Statut de Rome créant la
future CPI chargée de poursuivre les individus
présumés auteurs de crimes de guerre, crimes
contre lhumanité et génocide. Le 31
décembre 2000, Bill Clinton, alors président
des Etats-Unis, avait pourtant signé le Statut de Rome. Les
Etats-Unis ont alors "passé" des
accords dimpunité illégaux avec
dautres pays à travers le monde. Ces
accords prévoient que les citoyens américains
accusés de génocide, de crimes contre
lhumanité ou de crimes de guerre ne seront
pas livrés ni transférés à la CPI par les
Etats signataires, même si celle-ci en fait la
demande. Les Etats-Unis et les pays en question
ne seront pas tenus denquêter, ni
dengager de poursuites devant une instance
américaine même en cas de preuves suffisantes.
Le 1er juillet 2003, les Etats-Unis ont annoncé
quils retiraient leur aide militaire à 35
Etats parties au Statut de Rome ayant refusé de
signer un accord dimpunité.
Jeudi 28 avril 2005 : Après la
destitution, le 20 avril 2005, du Président
Lucio Guttierrez, remplacé par le
vice-président Alfredo Palacio, le parlement a
désigné mardi un nouveau président de
l'Assemblée en la personne du social-démocrate
Wilfrido Lucero, un parlementaire de 69 ans.
C'est la troisième fois en 17 ans qu'il est élu
à ce poste. Il a lancé une campagne contre la
corruption au sein des institutions.
Mardi 17 mai 2005 : Le ministre
de l'Intérieur, Mauricio Gandara, a demandé à
la Colombie de suspendre l'épandage aérien de
défoliants dans les zones frontalières en
attendant une évaluation de ses effets sur
l'environnement et la santé humaine. De nombreux
agriculteurs, qui ont perdu leurs cultures ou qui
ont contracté des maladies à cause de
l'épandage de substances chimiques utilisées
par la Colombie pour détruire les cultures de
coca, avaient déposé plusieurs plaintes auprès
du gouvernement qui avait annoncé la création
d'une commission chargée d'enquêter sur les
effets nuisibles des fumigations que l'aviation
colombienne a réalisées le long des 650
kilomètres de la frontière commune. Cet
herbicide (glyphosate) est
fabriqué aux Etats-Unis et serait selon les
producteurs "inoffensif". Les
Etats-Unis aident la Colombie à lutter contre le
trafic de drogue dans le cadre du "Plan
Colombie", d'un montant de 2 milliards de
dollars depuis 2000 en procédant aux fumigations
des champs de coca. Selon des sources
policières, la Colombie est le premier
producteur mondial de cocaïne avec près de 700
tonnes par an. Elle exporte également 6 tonnes
d'héroïne chaque année. Plus de détails : La FIDH en faveur de la condamnation
de lEtat équatorien pour non-action face
au danger des fumigations colombiennes ; Cocaïne, pétrole et mercenaires
Jeudi 16 juin 2005 : Le ministre
de l'Intérieur Mauricio Gandara Gallegos a annoncé
qu'une action en justice a été engagée contre
l'ex-président Lucio Gutierrez, destitué par le
parlement le 20 avril 2005, actuellement
réfugié aux Etats-Unis pour "atteinte à
la sécurité d'Etat". Mauricio Gandara a
ajouté qu'une "plainte a été déposée
car le colonel Gutierrez et ses partisans sont en
train de faire des déclarations qui
compromettent la sécurité d'Etat. Il
s'autoproclame président de la république,
dénonce un gouvernement qui est constitué
légitimement et cela est pénalisé par la
réclusion". Lucio Guttierez a affirmé le
10 juin 2005 à New York qu'il "était
toujours le président en titre de
l'Equateur" et qu'il comptait "revenir
dans son pays pour se présenter aux prochaines
élections". Il a également accusé son
ancien vice-président, devenu l'actuel
président, Alfredo Palacio, d'être "un
traître à la tête d'un gouvernement
illégitime".
Lundi 17 octobre 2005 : L'ancien
Président de l'Equateur, Lucio Gutierrez, destitué
le 20 avril 2005 par le Parlement, qui avait
annoncé vendredi à Bogota, la capitale de la
Colombie, qu'il "renonçait à l'asile
politique" que lui offrait ce pays, pour
"entreprendre toutes les actions légales et
constitutionnelles afin de récupérer le pouvoir
qui est illégitimement entre les mains d'un
usurpateur", a été arrêté à sa descente
d'avion. Un mandat d'arrêt avait été lancé
contre lui pour "atteinte à la sécurité
de l'Etat".
Mercredi 7 décembre 2005 : Le
ministère équatorien des Affaires étrangères
a indiqué à la presse que l'Equateur et la République de Guinée avaient
signé à l'ambassade d'Equateur à Brasilia, la
capitale du Brésil, une déclaration officielle
d'établissement de relations diplomatiques entre
les 2 pays.
Mercredi 21 décembre 2005 : Un accord
aurait été signé entre 16 compagnies
pétrolières multinationales et le gouvernement
visant à la création d'une force spéciale de 2
000 militaires chargés d'assurer à partir du 15
janvier 2006 la sécurité des exploitations
pétrolières étrangères. Selon le quotidien
"El Comercio", les
sociétés pétrolières devront payer le coût
de ces opérations de sécurité. L'Equateur est
le cinquième producteur de pétrole brut en
Amérique latine et les deux tiers de sa
production sont destinés à l'exportation.
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