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Notre ami Ben Ali : L'Envers du miracle tunisien de Nicolas Beau, Jean-Pierre Tuquoi, Gilles Perrault (Préface)
 
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ARCHIVES DE LA TUNISIE ANNEE 2006


Jeudi 26 janvier 2006 : Les forces de l'ordre ont empêché mardi à Tunis, la capitale, la tenue d'une réunion des membres du "Collectif du 18 octobre" fondé à la suite du mouvement de grève de la faim observée pendant plus d'un mois par plusieurs figures de l'opposition. Ce collectif réclame plus de libertés en Tunisie, d'organisation, d'expression et d'association, ainsi que l'amnistie générale pour les "prisonniers politiques". Les autorités tunisiennes affirment qu'il n'y a aucun prisonnier politique dans le pays arguant que tous les détenus sont des détenus de droit commun.

Mardi 31 janvier 2006 : Ouvrant lundi 30 janvier 2006 à Tunis la capitale un colloque international sur "les civilisations et les cultures humaines : du dialogue à l'alliance" initié par l'Organisation islamique pour la culture, l'éducation et les sciences (ISESCO), le président Zine El Abidine Ben Ali a déploré "la perception erronée" de l'image des Arabes et des Musulmans dans le monde, de leur civilisation, de leur culture et de leur religion. Selon lui, cette perception "alimentée le plus souvent par le comportement extrémiste et violent de certains groupes et courants attribués à la religion musulmane qui, pourtant, n'y est absolument pour rien". Le président Ben Ali a plaidé pour des "relations saines entre les individus, les communautés et les peuples" face à la violence et au terrorisme. Il a déclaré : "Il n'existe pas de civilisations supérieures et de civilisations inférieures, pas plus qu'il n'existe de cultures fécondes et de cultures stériles, toutes les civilisations et cultures étant la résultante d'un héritage universel commun qui est né et a prospéré à la faveur de la réciprocité des influences et des échanges entre l'Orient et l'Occident et entre le Nord et le Sud".

Jeudi 18 mai 2006 : Une trentaine d'avocates ont observé mercredi 17 mai 2006 une grève de la faim à Tunis pour dénoncer "la violence physique et verbale" dont leurs consoeurs ont été victimes et demander l'ouverture d'une enquête et des poursuites contre les auteurs de ces actes. ces incidents ont eu lieu dimanche 14 mai 2006 devant la Maison du barreau à Tunis où des avocats poursuivent un sit-in depuis 10 jours pour protester contre un projet de loi adopté la semaine dernière par la chambre des députés portant création d'un institut supérieur du barreau, qui, selon le Conseil national de l'Ordre des avocats (CNOA), "porte atteinte à l'indépendance de la profession".

Lundi 22 mai 2006 : Un représentant de la section suisse d'Amnesty International, Yves Steiner, a été interpellé dimanche par la police alors qu'il assistait à l'assemblée générale élective de la section tunisienne de l'organisation de défense des droits de l'Homme et expulsé vers la France Yves Steiner qui "s'est comporté en violation des lois du pays et de manière à porter atteinte à l'ordre public", selon un communiqué officiel. En novembre 2005, Yves Steiner avait dénoncé les "atteintes aux droits de l'Homme en Tunisie" en marge du Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI) qui s'était tenu du 16 au 18 novembre 2005 à Tunis la capitale.

Jeudi 1er juin 2006 : Le président de l'Autorité Nationale Palestinienne, Mahmoud Abbas, a entamé mardi 30 mai 2006 une "visite de travail et de fraternité" de 3 jours en Tunisie, au cours de laquelle il devait avoir des entretiens avec son hôte le président Zine El-Abidine Ben Ali et rencontrer des dirigeants du mouvement Fatah établis à Tunis. Les discussions devraient porter notamment "sur les moyens permettant de relancer les négociations israélo-palestiniennes interrompues à la suite de la victoire du Hamas" aux élections législatives du 25 janvier 2006.

Mardi 20 juin 2006 : Ouverture lundi 19 juin 2006 à Tunis la capitale d'une conférence rassemblant plus de 100 experts internationaux sur l'avenir des terres sèches, dans le cadre de l'Année internationale des déserts et de la désertification de l'ONU. La désertification menace plus de 1,2 milliard de personnes dans 110 pays parmi les plus pauvres et 2 milliards, soit un tiers de la population mondiale, vivent en zones arides et semi arides (41 % de la planète).Les pertes agricoles sont estimées à 42 milliards de dollars par an. L'ONU évalue en outre à 2,4 milliards le coût annuel du combat contre l'avancée du désert. Une soixantaine de millions de personnes devraient ainsi abandonner les zones désertiques d'Afrique sub-saharienne pour gagner le Nord du continent et l'Europe d'ici 2020, selon l'ONU.

Lundi 31 juillet 2006 :
La Tunisie a décrété dimanche 30 juillet 2006 un deuil de 3 jours "en hommage aux victimes du massacre perpétré par Israël dans le village de Cana au sud Liban" selon la chaîne de télévision nationale Canal 7. Selon l'agence de presse officielle Tunis Afrique Presse (TAP), Tunis déplore "l'absence d'action rapide et efficace de la communauté internationale pour mettre un terme aux agressions contre le Liban".

Mardi 8 août 2006 : Après le Yémen et le Soudan, le président de l'Autorité Nationale Palestinienne Mahmoud Abbas est arrivé lundi 7 août 2006 à Tunis la capitale où il devait avoir des entretiens avec le président Zine El Abidine Ben Ali.

Lundi 14 août 2006 : Les Tunisiennes ont fêté dimanche 13 août 2006 le 50e anniversaire de la promulgation du "Code du statut personnel" promulgué le 13 août 1956 par le président Habib Bourguiba, lors de l'indépendance du pays. Ce texte, unique dans le monde arabe, vise à l'égalité entre homme et femme dans nombre de domaines. Le Code a aboli la polygamie, la répudiation, institué le divorce judiciaire, fixé l'âge minimum du mariage à 17 ans pour la femme, "sous réserve de son consentement" et légalisé la contraception et de l'avortement.

Samedi 7 octobre 2006 : L'hebdomadaire "Les Annonces" de Tunis a rapporté dans son édition du 6 octobre 2006 que la veuve de l'ancien président de l'Autorité Nationale Palestinienne Yasser Arafat, Souha (41 ans), qui détient déjà la nationalité française, et sa fille Zahwa (11 ans), ont obtenu la nationalité tunisienne. Un arrêté a été publié dans le journal officiel de la République tunisienne (JORT) en date du 26 septembre 2006.

Mardi 17 octobre 2006 : Après les propos du président Zine El Abidine Ben Ali prononcés mercredi 11 octobre 2006 qualifiant le port du voile islamique de "forme d'habillement d'inspiration sectaire importé de l'extérieur", le ministre des Affaires Etrangères, Abdelwaheb Abdallah, a déclaré vendredi 13 octobre 2006 que "le voile est un slogan politique affiché par un groupuscule qui se dissimule derrière la religion pour réaliser des desseins politiques". Le ministre de l’Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, a pour sa part déclaré que le voile était le "symbole d’une appartenance politique qui se cache derrière la religion, qui en est innocente, et qui cherche à faire revenir la réalité de la société aux ères très anciennes". Khadija Chérif, présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), a déclaré que "la recrudescence est réelle, mais ne date pas d’hier". En 2003, elle dénonçait déjà que "un peu partout dans la rue, à l’école dans les établissements publics, surgissent des femmes jeunes et moins jeunes qui portent la tenue islamique". Le gouvernement a appelé à interdire le voile dans les lieux publics conformément au décret 108 de 1981, qui interdit le port du voile dans les établissements publics. Celles qui passent outre cette interdiction courent le risque d'être licenciées. Les associations de défense des droits de l'Homme ont qualifié la mesure d'anticonstitutionnelle. Selon certains témoins, la police arrêterait des femmes leur demandant d'enlever leur foulard, et leur faisant signer un engagement à ne plus le porter.

Lundi 23 octobre 2006 : Le chef du Congrès pour la République (CPR), une formation d'opposition non reconnue, Moncef Marzouki, 61 ans, ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'Homme (LTDH), en exil en France depuis 5 ans, est rentré samedi 21 octobre 2006 à Tunisen dépit d`une convocation devant le juge d'instruction pour répondre de l'accusation d'"incitation de la population à la désobéissance civile". Ses partisans ont dénoncé une "manoeuvre d'intimidation contre-productive". Dans une déclaration à la chaîne de télévision satellitaire al-Jazeera, Moncef Marzouki, avait estimé que "la seule riposte d'une population lassée de la répression et de la corruption est d'entrer dans une résistance civile en utilisant tous les moyens pacifiques pour imposer ses droits et libertés".

Jeudi 26 octobre 2006 : Le ministère des Affaires étrangères a annoncé mercredi 25 octobre 2006 dans un communiqué qu'il ordonnait la fermeture de son ambassade à Doha au Qatar accusant la chaîne satellitaire, al-Jazeera, de "mener une campagne hostile destinée à nuire à la Tunisie" en "tournant le dos à la vérité et à l’objectivité chaque fois qu’elle aborde l’actualité en Tunisie et en méprisant les règles élémentaires de la déontologie". Le communiqué du ministère des Affaires étrangères considère que "par ses prises de position délibérément malveillantes à l’égard de la Tunisie, Al-Jazeera a dépassé toutes les limites et transgressé les règles morales sur lesquelles repose la pratique journalistique". Al Jazeera a diffusé en l’espace d’une semaine 2 interviews de l’opposant tunisien Moncef Marzouki dans lesquelles le chef du Congrès pour la République (CPR, interdit) appelle les Tunisiens à la "résistance civile" contre le régime en place et organisé un débat autour de la question du voile islamique en Tunisie au cours de laquelle des intervenants ont accusé les autorités tunisiennes de "violation des droits individuels".

Mardi 7 novembre 2006 : Dans le cadre d'une amnistie décrétée, chaque année, à l’occasion du 19e anniversaire de son arrivée au pouvoir, le président Zine El Abidine Ben Ali, a grâcié 55 prisonniers politiques dont 29 détenus islamistes. Parmi les amnistiés figurent notamment Mohamed Akrout et Habib Ellouz, 2 anciens présidents du mouvement islamiste dissous Ennahdha (La Renaissance), condamnés en 1992 à la réclusion criminelle à perpétuité pour participation à une tentative de coup d'Etat militaire. Selon plusieurs organisations non gouvernementales dont Amnesty International, quelque 500 "prisonniers politiques" demeurent incarcérés en Tunisie.

Samedi 11 novembre 2006 : Des parlementaires ont appelé l'actuel président Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987, à renouveler sa candidature aux élections prévues en 2009 pour briguer un cinquième mandat de 5 ans.

Vendredi 17 novembre 2006 : Le ministre allemand des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, est arrivé jeudi 16 novembre 2006 à Tunis la capitale, troisième étape de sa tournée au Maghreb destinée à préparer la présidence allemande de l’Union européenne, qui débute au 1er janvier 2007, qui l'a déjà conduit en Libye, où il a ouvert le 9ème forum économique germano-libyen, la Libye étant le 4e fournisseur de pétrole de l'Allemagne, et en Algérie. Il doit se rendre ensuite au Maroc et en Mauritanie. L'Allemagne est le deuxième partenaire économique de la Tunisie après la France, avec des échanges estimés à plus d'un milliard d'euros en 2005.

Vendredi 15 décembre 2006 : Pour la première fois dans l'histoire de ce pays, une femme, Maya Jribi, a annoncé sa candidature à la tête du Parti démocratique progressiste (PDP), l'une des neuf formations politiques légales du pays, qui tiendra son congrès à partir du 22 décembre 2006.






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