LES ARCHIVES JANVIER 2004 DU
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2004
Vendredi
2 janvier 2004 : Dans une interview à la
BBC, le ministre de la Défense Geoff Hoon a
estimé que les troupes britanniques seront
encore en Irak l'année prochaine. **
La compagnie aérienne British
Airways a annulé jeudi l'un de ses 3 vols vers
Washington "pour raisons de
sécurité". Les autorités américaines ont
exigé que les 247 passagers de ce vol soient
interrogés. Le FBI a procédé à leur
interrogatoire pendant près de 3 heures.
Lundi
5 janvier 2004 : Dans son édition de
dimanche, le journal de Londres "The
Observer" a écrit que la compagnie
britannique British Airways avait indiqué, dans
un mémo émis par le directeur d'exploitation de
la compagnie, qu'elle préfèrerait "annuler
tous ses vols à destination des Etats-Unis
plutôt que d'embarquer des agents de sécurité
armés à bord de ses avions." Cette mesure,
imposée par Washington, est soutenue par le
gouvernement de Tony Blair.
Mercredi
7 janvier 2004 : 6 ans après la mort
brutale de la princesse Lady Diana dans un
accident de voiture à Paris, la justice a
ordonné l'ouverture d'une enquête sur les
circonstances de sa mort. Le quotidien
"Daily Mirror" révélait mardi que,
dans une lettre datée de 1996, Lady Di accusait
le prince Charles, son mari, de vouloir tenter de
l'assassiner en simulant un accident. A peine
ouverte, l'enquête a été immédiatement
ajournée pour 12 à 15 mois, le temps pour la
police d'examiner les quelque 6 000 pages du
dossier de l'enquête française.
Vendredi
9 janvier 2004 : La Reine Elizabeth II
d'Angleterre a baptisé jeudi à Southampton le
"Queen Mary II", le plus grand paquebot
au monde jamais construit d'une longueur de 345 m
et d'une hauteur de 74 m (soit un immeuble de 23
étages). Voir notre édition du 26 septembre "le
paquebot de luxe se transforme en galère"
et du 17 novembre 2003. ** Le site
internet de la BBC a publié
jeudi la liste noire des compagnies aériennes
interdites d'atterrissage dans le pays sur
laquelle figure l'ensemble des compagnies de la
Guinée équatoriale, de Gambie, du Libéria et
du Tadjikistan. Les noms des compagnies telles
que Star Air et Air Universal du Sierra Léone,
de Cameroon Airlines, d'Albanian Airlines et de
Central Air Express de la République
Démocratique du Congo (RDC) figurent également
sur cette liste noire. La Suisse a quant elle
indiqué qu'elle respecterait le
"Gentleman's agreement" international
et ne divulguera pas sa liste composée de 23
appareils interdits d'atterrissage ou de survol
dans l'espace aérien suisse.
Samedi
10 janvier 2004 : Après la publication
vendredi d'une étude scientifique dans la revue
américaine "Science" qui prouve que le
saumon d'élevage est plus cancérigène que le
saumon sauvage, car il contient plus de dioxines
et de polluants, l'agence britannique de
sécurité des aliments (Food Standards Agency) a
certifié que le saumon d'élevage était sans
danger. Précisant que "cette étude
confirme que les niveaux de dioxines et autres
polluants cancérigènes trouvés dans le saumon
d'élevage restaient en deça des seuils de
sécurité internationalement reconnus." Le
directeur de l'agence, Sir John Krebs, a ajouté
qu'il restait "recommandé de consommer au
moins une fois par semaine des poissons gras
comme le saumon pour contribuer à limiter les
risques d'accidents cardio-vasculaires"
démontrant que "même si les niveaux de
dioxine ont beaucoup baissé au cours des deux
dernières décennies, nous reconnaissons qu'ils
restent une préoccupation du consommateur. Les
bénéfices connus de la consommation d'une
portion de poisson gras dépassent tout risque
éventuel". L'Ecosse a produit 130 000
tonnes de saumon d'élevage en 2000 exportées
essentiellement vers la France, les Etats-Unis,
le Japon et les autres pays européens.
Mardi
13 janvier 2004 : Dans une interview à la
BBC, à Londres, le Premier ministre Tony Blair a
affirmé que les armes de destruction massive
pourraient ne jamais être retrouvées en Irak
déclarant : "Dans un pays deux fois grand
comme le Royaume-Uni, il pourrait ne pas être
surprenant qu'on ne trouve pas où ce matériel
est caché". ** Le plus
grand paquebot du monde, le "Queen Mary
II", baptisé le 5 janvier dernier par le
reine Elizabeth II d'Angleterre, a quitté lundi
le port de Southampton pour une croisière qui
transportera ses 2 620 passagers et 1 400 membres
d'équipage en Floride, aux Etats-Unis. Une forte
tempête secoue actuellement la Manche. Des vents
de 160 km/heure et des pluies torrentielles sont
attendus.
Mercredi
14 janvier 2004 : Le quotidien britannique "Times" s'est fait
l'écho lundi d'un rapport médical du
lieutenant-colonel Graham Howe, membre du service
de santé des forces britanniques en Allemagne,
à la demande du Service des pensions de guerre.
Selon ce rapport le "syndrome de la guerre
du Golfe", qui s'est développé chez les
militaires ayant participé à la guerre en Irak
de 1991, serait lié aux vaccins
"secrets" administrés aux soldats
avant leur départ pour l'Irak. Le médecin a eu
en effet la charge d'examiner un soldat
britannique victime d'ostéoporose et de
dépression après la première guerre du Golfe.
Ce dernier n'avait pas participé au conflit sur
le terrain, après avoir été pourtant dûment
vacciné. Son régiment, basé en Allemagne, n'a
jamais été déployé dans le Golfe. Le 13 juin
2003, la Haute Cour de Londres a reconnu
l'existence du syndrome de la guerre du Golfe.
Des procédures avaient été lancées par des
anciens combattants du Golfe contre le
gouvernement qui refusait de leur accorder des
pensions. Selon l'Association des anciens
combattants de la Guerre du Golfe, Avigolfe, 4 500 à 5
000 anciens combattants seraient touchés par
"ce syndrome". Le 17 mai 2002 un
militaire français de 40 ans qui avait
participé à la guerre du Golfe est mort dans le
Vaucluse, sud de la France, des suites d'une
maladie neurologique. L'Association de défense
des victimes militaires et civiles de la Guerre
du Golfe avait annoncé que déjà 7 personnes
étaient mortes de cette même maladie et que
toutes s'étaient trouvées sur des zones que
l'aviation américaine bombardait avec des bombes
à uranium appauvri. Plus de détails : Qu'est-ce-que le syndrome du Golfe ? ; Le syndrome du Golfe et la France ; La guerre du Golfe,
chronologie ; Un livre à découvrir (Lien
commercial) : Guerre du
Golfe : La sale guerre propre par
Christine Abdelkrim-Delanne, journaliste.
Jeudi
22 janvier 2004 : Dans un rapport publié
mercredi, l'organisation de défense des droits
de l'homme Amnesty
International a appelé la communauté
internationale à mettre un terme à la
"pratique honteuse" d'exécutions de
personnes reconnues coupables de crimes commis
alors qu'elles étaient mineures. Le rapport cite
8 pays où de telles exécutions subsistent
toujours : Etats-Unis, Chine, République
démocratique du Congo, Iran, Nigeria, Pakistan,
Arabie saoudite et Yémen. Amnesty International
dénonce dans ce rapport les Etats-Unis,
écrivant : "les Etats-Unis se targuent
d'être le champion de la protection des droits
humains dans le monde. Pourtant, sur les 19
exécutions de mineurs délinquants recensés au
niveau international depuis 1998, 13 ont eu lieu
sur le sol américain. (...) Les Etats-Unis
peuvent se voir attribuer le titre de pays le
moins progressiste en la matière." Amnesty
International rappelle que le droit international
prohibe le recours à la peine capitale contre
les personnes âgées de moins de 18 ans au
moment du crime concluant "Oter la vie à
des mineurs délinquants revient à tuer tout
espoir en l'avenir. La quasi totalité des pays
du monde a renoncé à cette pratique
désespérée." L'organisation a annoncé le
lancement d'une action sur deux ans visant à
obtenir l'arrêt de ces exécutions d'ici fin
2005. A l'heure actuelle, 192 pays ont ratifié
la Convention de l'ONU
relative aux droits de l'enfant, l'un des
traités qui interdit de telles exécutions. Plus
de détails : Les différents types
d'exécutions aux Etats-Unis ; La peine de mort aux Etats-Unis ; La peine de mort dans le monde ; La peine de mort sur les 5
continents ; Peine de mort : la barbarie
américaine (format pdf) ; ACAT : La peine de mort dans le
monde ; L'abolition de la peine de mort aux
Etats-Unis ; Les enfants et la peine de mort (aux
Etats-Unis).
Mercredi
21 janvier 2004 : 8 juristes ont saisi la Cour pénale internationale (CPI) lui
demandant d'enquêter sur "des crimes contre
l'humanité commis en Irak" par
l'utilisation par les forces de la coalition
américano-britannique de bombes à fragmentation
et de munitions à uranium appauvri lors de la
guerre en Irak qui a débuté le 20 mars 2003.
Ils ont affirmé avoir "suffisamment de
preuves" pour justifier leur démarche.
Selon ces experts, le premier ministre Tony Blair
ainsi que ses ministres des Affaires étrangères
Jack Straw et de la Défense Geoff Hoon, sont
"responsables de l'utilisation de plus de 2
000 bombes à fragmentation pendant la guerre en
Irak" qui a fait au moins 8 000 morts parmi
les civils et plus de 20 000 blessés. Plus de
détails : Guerre en Irak, une guerre
technologique ; Crimes et agressions : les mains
sales ; L'uranium appauvri, un déchet qui
tue ; L'uranium appauvri par l'OMS
(Organisation Mondiale de la Santé). A
lire : Uranium
appauvri, la guerre invisible ; Uranium
appauvri : Le Choc des armes, le... (*)
Samedi
24 janvier 2004 : Jenny Tonge, députée du
parti libéral-démocrate, a été sanctionnée
après avoir déclaré, sur la situation des
Palestiniens dans les territoires autonomes sous
occupation israélienne : "Je pense que si
j'avais à vivre dans cette situation - et je dis
çà en connaissance de cause -, je pourrais
envisager de devenir une kamikaze". Elle n'a
pas été exclue mais "ne fera plus partie
de l'équipe dirigeante" selon le chef du
Parti libéral-démocrate, Charles Kennedy,
indiquant que ces propos "ne sont pas
compatibles avec la politique et les principes du
parti-libéral démocrate. Il ne peut y avoir de
justification, quelles que soient les
circonstances, au fait de prendre des vies
innocentes avec (des actes de) terrorisme". A lire : Pourquoi
des kamikazes ? : Les raisons d'un désastre (*)
Mardi
27 janvier 2004 :L'organisation de défense
des droits de l'homme, Human
Rights Watch (HWR), a publié lundi son
rapport annuel 2004, qui comporte 407 pages et
intitulé "Rapport mondial 2004 : droits
humains et conflits armés". Pour la
première fois, ce rapport est publié à
Londres. Il est composé de quinze essais portant
sur différents thèmes liés à la guerre et aux
droits humains, de lAfrique à
lAfghanistan, de la violence sexuelle comme
méthode de guerre aux derniers développements
en matière de justice à lissue dun
conflit. Concernant la guerre en Irak, HRW estime
que cette guerre ne peut "être qualifiée
d'humanitaire" : "Ladministration
Bush ne peut justifier la guerre en Irak en
affirmant quil sagissait dune
intervention humanitaire et Tony Blair ne peut
pas non plus affirmer une chose pareille. Les
atrocités commises par Saddam Hussein doivent
indéniablement être sanctionnées et les pires
dentre elles, comme le génocide de 1988
contre les Kurdes, auraient à lépoque
justifié une intervention humanitaire. Mais de
telles interventions devraient être réservées
aux situations où il sagit de faire cesser
un massacre imminent ou en cours. Elles ne
devraient pas être utilisées tardivement, pour
traiter datrocités ignorées dans le
passé." Trois essais examinent la question
des droits humains au lendemain dune
guerre. Les forces alliées sont en train de
"perdre la paix" en Afghanistan, selon
lun des essais, parce quelles cèdent
le contrôle des zones hors de la capitale à des
seigneurs de guerre brutaux. Un essai sur les
états de lex-Yougoslavie examine comment
léchec des efforts pour promouvoir le
retour des réfugiés et des personnes
déplacées a laissé se produire de
substantielles opérations de "purification
ethnique" dans de nombreuses régions. Un
essai sur la guerre contre la terreur aux Etats
Unis avance que ladministration Bush essaie
de mettre hors datteinte dun examen
en justice, du type de ceux essentiels à la
protection des droits humains, une large gamme
dactions conduites par lexécutif
dans le domaine de la sécurité nationale.
Mercredi
28 janvier 2004 : Le juge Brian Hutton doit
remettre mercredi son rapport sur les
circonstances du suicide, le 18 juillet 2003, de
l'expert en armement David Kelly. (Voir notre article du 19 juillet
2003) Selon le quotidien "The
Independant" , 6 proches de Tony Blair ou
hauts fonctionnaires et 3 responsables de la BBC
seraient critiquées. ** Les
députés ont adopté, avec 316 voix pour, 311
contre un projet de loi controversé proposé par
le premier ministre Tony Blair visant à une
augmentation sensible des frais universitaires
(qui sont multipliés par 3, soit 3 000 livres (4
550 euros) par an). De nombreux députés du
Parti Travailliste de Tony Blair ont voté contre
ce projet.
Jeudi
29 janvier 2004 : Le juge Brian Hutton a
rendu public mercredi son rapport de 328 pages
sur les circonstances du suicide, le 18 juillet
2003, de l'expert en armement David Kelly. Selon ce
rapport, le gouvernement de Tony Blair n'a pas
agi de façon "déshonorante, sournoise ou
fourbe" dans le traitement de
"l'affaire David Kelly" et Tony Blair
est totalement blanchi. Il a reconnu la chaîne
de radio-télévision BBC (British
Broadcasting Corporation) "fautive"
estimant que les informations de la BBC étaient
infondées et a déploré l'absence d'une
enquête au sein de la chaîne sur la véracité
des informations diffusées par le journaliste
Andrew Gilligan. Le directeur général de la
BBC, Greg Dyke, a présenté ses excuses après
la publication du rapport : "La BBC
reconnaît que certaines allégations
essentielles rapportées par Andrew Gilligan lors
de l'émission de radio Today du 29 mars de l'an
dernier étaient fausses et nous nous en
excusons". Voir Le rapport complet du juge
Lord Brian Hutton (en
anglais)
Samedi
31 janvier 2004 : Une nouvelle démission a
été enregistrée à la radio-télévision
britannique BBC suite aux conclusions du rapport
du juge Hutton sur les circonstances du suicide
le 18 juillet 2003, de l'expert en armement David Kelly, celle du
journaliste Andrew Gilligan, à l'origine du
reportage faisant état du "gonflement"
d'un dossier par le gouvernement de Tony Blair
portant sur l'arsenal irakien publié en
septembre 2002 et qui affirmait que Saddam
Hussein pouvait déployer des armes de
destruction massive en 45 minutes. NDLR. Ce
deuxième rapport avait été publié en février
2003 par les services d'Alastair Campbell et en
grande partie plagié, quasi mot pour mot, fautes
d'orthographe comprises, sur la thèse d'un
étudiant américain rédigé il y a 12 ans.
Andrew Gilligan s'est excusé pour les erreurs
qu'il a commises dans ses chroniques. Selon un
sondage publié vendredi par le quotidien
"Daily Telegraph", 67 % des personnes
interrogées accordaient leur confiance à la
BBC, contre seulement 37 % au gouvernement de
Tony Blair. En outre, 56 % des sondés ont
estimé que le juge Hutton a "étouffé
l'affaire au profit du premier ministre en
faisant porter le chapeau à la BBC".
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