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LES ARCHIVES DE LA BOLIVIE ANNEE 2005

 
Vendredi 14 janvier 2005 : Après les manifestations de plusieurs centaines de milliers de personnes mardi dans les 2 plus grandes villes du pays, Santa Cruz, avec plus d'un million d'habitants, et El Alto (750 000 habitants) pour protester contre la hausse des prix du carburant de 10 à 23 % décidée par les autorités, le gouvernement a annoncé mardi l'annulation d'un contrat controversé avec la compagnie française Lyonnaise des eaux (filiale de Suez Environnement), accusée de pratiquer des tarifs abusifs et qui depuis son implantation en Bolivie en 1997 n'a toujours pas étendu le traitement de l'eau aux quartiers pauvres. La compagnie ayant refusé de revoir le contrat, le ministre des Travaux publics, Jorge Urquidi, a annoncé que ce contrat sera invalidé par voie légale.

Jeudi 24 février 2005 : Le Procureur général de la République, Pedro Gareca, a annoncé que l'ex-Président Gonzalo Sanchez de Lozada et 2 anciens ministres de son cabinet, Carlos Sanchez et Yerko Kukoc, ont été officiellement inculpés de génocide. Ils sont accusés d'être responsables de la répression par la police d'une manifestation le 15 octobre 2003 où 70 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées. Elles protestaient contre la politique économique de son gouvernement et dénonçaient la "guerre du gaz", projet d'exportation, via le Chili, de gaz naturel bolivien aux Etats-Unis et au Mexique. A la suite de cela, le président de Lozada avait dû donner sa démission et fui vers Miami en Floride aux Etats-Unis.

Mardi 8 mars 2005 : Le Président Carlos Mesa a présenté lundi sa démission au Congrès, qui doit maintenant l'accepter ou non, estimant que "le pays était devenu ingouvernable en raison notamment des pressions des partisans de la nationalisation du secteur des hydrocarbures", la principale richesse du pays où pas moins de 26 compagnies pétrolières dont Total (France), Petrobras (Brésil), British Gaz (GB), Exxon Mobil (USA), Repsol (Espagne), Plus Petrol (Argentine) détiennent 70 contrats. Le Président Mesa, malgré la popularité dont il jouit, doit faire face à un important mouvement de grèves à l'appel des secteurs favorables à la nationalisation et qui paralysent les routes menant à La Paz, la capitale. Parmi eux, les syndicats agricoles, dont celui des planteurs de coca du dirigeant indigène Evo Morales qui réclament l'adoption par la Chambre des députés d'un projet de loi pour "récupérer les richesses gazières et pétrolières" de la Bolivie, pays le plus pauvre d'Amérique du Sud, privatisées en 1997. Si la démission de Carlos Mesa est acceptée, son successeur sera le président du Sénat, Hormando Vaca Diez, conformément à la Constitution.

Jeudi 10 mars 2005 : Le Congrès a refusé mercredi la démission du Président Carlos Mesa, présentée lundi par ce dernier estimant que "le pays était devenu ingouvernable en raison notamment des pressions des partisans de la nationalisation du secteur des hydrocarbures", la principale richesse du pays où pas moins de 26 compagnies pétrolières étrangères se partagent 70 contrats. A la tête du pays depuis octobre 2003, le Président Mesa doit faire face à de nombreux mouvements sociaux dans ce pays le plus pauvre d'Amérique latine, qui possède cependant la deuxième réserve de gaz naturel de la région avec 1 550 milliards de mètres cubes après celle du Venezuela, suite à un projet de loi prévoyant une forte hausse des impôts que payent les compagnies pétrolières étrangères et qui avait été rejeté de justesse vendredi en premier lecture par les députés.

Vendredi 18 mars 2005 : Confronté depuis plusieurs semaines à d'importantes manifestations et à des barrages routiers tout autour de la capitale La Paz provoquant des pénuries alimentaires dans les grandes villes, le Président Carlos Mesa, dont la démission a été refusée par le Congrès, a annoncé, pour tenter de débloquer la situation, d'organiser des élections générale anticipées le 28 août 2005. Des élections législatives étaient prévues initialement en juin 2007. Les manifestants entendent protester contre un projet de loi prévoyant une forte hausse des impôts que payent les compagnies pétrolières étrangères et qui avait été rejeté de justesse en premier lecture par les députés. La Chambre des députés a adopté un nouveau projet de loi sur les hydrocarbures qui établit à 18 % les royalties et à 32 % les impôts sans compensations ni déductions que devront payer les compagnies pétrolières actives en Bolivie contre les 50 % que réclamait le leader du Mouvement vers le socialisme (MAS, gauche), Evo Morales. Pour entrer en vigueur, il doit être ratifié par le Sénat puis promulgué par le président de la République, qui a déjà annoncé qu'il y mettra son veto. Si ce projet de loi est adopté définitivement, 26 compagnies pétrolières étrangères dont Total (France), Petrobas (Brésil), British Gaz (Grande-Bretagne), Exxon-Mobil (États-Unis), Repsol (Espagne) et Plus Petrol (Argentine) qui détiennent 70 contrats les verront annulés. La Bolivie qui détient avec 1 550 milliards de mètres cubes la deuxième réserve de gaz d'Amérique du Sud après celle du Venezuela, est un des pays les plus pauvres d'Amérique du Sud. Voir notre édition du 10 mars 2005. Plus de détails : Les multinationales gagneront 24 fois plus que la Bolivie ; 6 raisons de nationaliser le pétrole ; La Bolivie veut éviter une "guerre" avec les consortiums pétroliers étrangers ; Evo Moralès : "Les années des multinationales sont comptées en Bolivie"

Mercredi 18 mai 2005 : Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté lundi dans les grandes villes du pays pour réclamer la nationalisation du gaz naturel. Dans la capitale La Paz, des affrontements ont éclaté entre des centaines de manifestants et la police qui a fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes devant le siège du parlement. Le gaz naturel, principale richesse de la Bolivie, a été privatisé en 1997, par l'attribution de contrats d'exploitation à 26 compagnies pétrolières étrangères. Le président Gonzalo Sanchez de Lozada Bustamante a jusqu'à mardi midi pour mettre son veto ou modifier une loi prévoyant une augmentation des droits d'exploitation qui triplerait les revenus de l'Etat bolivien.

Mercredi 8 juin 2005 : A la suite des manifestations qui se poursuivent depuis 15 jours pour demander la nationalisation des ressources énergétiques du pays, et le blocus total de la capitale La Paz par des barrages, le président Carlos D. Mesa Gisbert a présenté sa démission lors d'une allocution télévisée. Le Pérou possède les deuxièmes réserves de gaz naturel en Amérique latine après le Venezuela. Le Congrès doit maintenant entériner la démission du Président. Carlos Mesa avait déjà présenté le 8 mars 2005 sa démission au Congrès, estimant que "le pays était devenu ingouvernable en raison notamment des pressions des partisans de la nationalisation du secteur des hydrocarbures", la principale richesse du pays où pas moins de 26 compagnies pétrolières dont Total (France), Petrobras (Brésil), British Gaz (GB), Exxon Mobil (USA), Repsol (Espagne), Plus Petrol (Argentine) détiennent 70 contrats. Le Congrès l'avait refusée. Le dirigeant indigène, chef de l'opposition, Evo Morales, a exigé la tenue d'élections anticipées et demandé au gouvernement de prendre des décrets nationalisant les réserves énergétiques et convoquant une assemblée constituante pour accorder plus de pouvoir aux Indiens.

Jeudi 9 juin 2005 : Après la démission du Président Carlos Mesa et dans l'attente de la réunion du Congrès à Sucre (sud-est) pour désigner son successeur, les mouvements sociaux, réunis dans la ville d'El Alto, banlieue de La Paz et centre de la mobilisation pour la nationalisation du gaz, ont annoncé la création d'une "assemblée populaire face au vide du pouvoir". Le dirigeant de la Centrale ouvrière bolivienne (COB) Jaime Solares a précisé : "Face au pouvoir parallèle des multinationales, de l'ambassade américaine et de l'oligarchie, nous opposons le pouvoir du peuple". Les opposants au Président Mesa réclament la nationalisation des hydrocarbures en Bolivie, qui possède la seconde réserve gazière (1,5 milliard de mètres cubes) d'Amérique du Sud derrière le Venezuela.

Vendredi 10 juin 2005 : Le président du Congrès, Hormando Vaca Diez, a décidé jeudi de reporter la session de cette institution prévue à Sucre (sud-est) et qui devait confirmer ou invalider la démission du président bolivien Carlos Mesa après des heurts violents qui ont opposé des mineurs et les forces de sécurité et au cours desquels un mineur de 52 ans, Carlos Coro, a été tué. Les manifestants se dirigeaient vers Sucre pour exiger la nationalisation du secteur des hydrocarbures.

Samedi 11 juin 2005 : Le Congrès a nommé le Président de la Cour suprême Eduardo Rodriguez Veltzé au poste de président par intérim. Le président du Sénat, Hormando Vaca Diez, devait selon la Constitution, être désigné Président, mais les manifestants avaient refusé la nomination de ce riche éleveur membre du MIR (Mouvement de la gauche révolutionnaire), qu'ils considèrent comme un tenant de la "mafia politique".

Mercredi 15 juin 2005 : Après la démission du président Carlos Mesa, après des heurts violents qui ont opposé des mineurs et les forces de sécurité et au cours desquels un mineur de 52 ans, Carlos Coro, a été tué pour exiger la nationalisation du secteur des hydrocarbures, le président par intérim Eduardo Rodriguez a formé un gouvernement centriste qui aura pour mission principale d'organiser l'élection présidentielle prévue en décembre 2005.

Mardi 4 octobre 2005 : Le président Eduardo Rodriguez a menacé lundi de démissionner si le Congrès décide de reporter les élections générales prévues pour le 4 décembre 2005. Le congrès bolivien, en session permanente depuis jeudi, étudie le report des élections afin de pouvoir appliquer un jugement ordonnant une redistribution des sièges en fonction de la densité de la population. Ancien président de la Cour suprême, Eduardo Rodriguez a succédé au président Carlos Mesa, qui a démissionné en juin 2005, après 3 semaines de grève et de paralysie du pays après un projet de la nationalisation du gaz. Voir notre édition du 8 juin 2005

Mercredi 2 novembre 2005 : Le Congrès n'ayant pas réussi à se mettre d'accord sur une nouvelle répartition des sièges qui pourrait tenir compte du dernier recensement de la population, le porte-parole du Tribunal électoral national, Salvador Romero, a annoncé vendredi que "les élections présidentielle et législatives ne peuvent pas se tenir le 4 décembre (2005) mais pourraient se dérouler à une autre date, le 11 ou le 18 décembre, à condition que la modification de l'article 88 du code électoral soit adoptée". La Cour constitutionnelle a ordonné au Congrès de modifier cet article et de revoir la répartition des sièges parlementaires sur la base de nouveaux critères démographiques, définis lors du dernier recensement de la population en 2001. Mais les provinces pauvres de La Paz, Oruro et Potosi refusent de perdre des sièges au Parlement au profit de la puissante province de Santa Cruz qui veut être mieux représentée. Le candidat indigène, chef des planteurs de coca et député du Mouvement vers le socialisme (MAS), Evo Morales, en tête des sondages pour l'élection présidentielle contre le candidat conservateur et ancien président, Jorge Quiroga, a estimé que le report du scrutin "n'empêchera pas le triomphe du peuple". Selon lui, le Tribunal électoral et les provinces "suivent la consigne de la droite et des francs-maçons" pour le "bloquer". Le Secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a exhorté mardi "tous les acteurs des secteurs politiques et sociaux à trouver une solution pour sortir de l'impasse politique et franchir ainsi les étapes nécessaires à la tenue des élections en décembre 2005".

Lundi 19 décembre 2005 :
3,5 millions d’électeurs se sont rendus aux urnes dimanche pour élire leur président. Un Indien, Evo Morales, candidat du Mouvement vers le socialisme et chef des planteurs de coca (cocalero), pourrait devenir le premier président indien dans l'histoire du pays. Il était opposé au libéral Jorge Quiroga, qui a fait ses études aux Etats-Unis et travaillé pour la compagnie IBM, président de 2001 à 2002.

Mardi 20 décembre 2005 : Selon des décomptes indépendants réalisés par la chaîne "Red Televisa Bolivision" et l'institut péruvien "Apoyo Opinion y Mercado", après le dépouillement de 60 % des bulletins, le dirigeant du Mouvement vers le socialisme (MAS, Movimiento Al Socialismo), porte-parole des paysans producteurs de coca, Evo Morales, 46 ans, remporterait l'élection présidentielle qui s'est tenue dimanche avec 51 % des suffrages. Un sondage à la sortie des urnes le créditait d'environ 50 % des voix. Si le Président n'obtient pas les 50 % requis pour être élu au premier tour, c'est le Congrès qui devra le désigner à la mi janvier. Evo Morales était opposé à l'ex-président conservateur Jorge Quiroga, formé aux Etats-Unis qui a accepté sa défaite. Evo Morales a averti dimanche qu'il refuserait "une relation de soumission" avec les Etats-Unis et "est décidé à devenir le cauchemar de Washington" en refusant de suivre la politique américaine d'éradication de la culture de la coca, dont la Bolivie est le troisième producteur mondial. Les indiens du pays utilisent la feuille de coca de manière légale, notamment pour la médecine traditionnelle.

Jeudi 22 décembre 2005 : La Commission électorale a annoncé mercredi, après le dépouillement de près de 90 % des bulletins lors de l'élection présidentielle qui s'est tenue dimanche 18 décembre 2005, que le socialiste chef de file des planteurs de coca et président du Mouvement vers le socialisme (MAS, Movimiento Al Socialismo), a obtenu 54,1 % des suffrages.




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