- Samedi
23 août 2008 N°
2059/23455
- FRANCE : BAVURE
POLICE : La Chronique judiciaire de Pascal
Mourot. 3 policiers du Groupe de sécurité
de proximité GSP du commissariat de Dunkerque,
âgés de 32 à 36 ans, ont été condamnés
jeudi 21 août 2008 par la chambre
correctionnelle du Tribunal de Grande Instance TGI de
Dunkerque, Nord, à des peines de
prison allant de 4 à 6 mois avec sursis, de 600
à 1 000 euros d'amende, 1 000 et 300 euros de
dommages et intérêts, ainsi qu'une interdiction
définitive d'exercer leur profession pour
"violences par personne dépositaire de
l'autorité publique" et pour "faux et
usage de faux". L'avocat des prévenus,
Maître Jean-Pierre Mougel, a fait appel.
Celui-ci étant suspensif, les 3 policiers
pourront continuer d'exercer leur activité au
sein des forces de l'ordre de Dunkerque dans
l'attente d'un arrêt de la Cour d'appel de Douai, Nord. Les
policiers mis en cause ont été mutés vers dans
d'autres postes de police de Dunkerque. Michèle Alliot-Marie, ministre
de lIntérieur, de lOutre-mer et des
Collectivités territoriales, n'avait pas
demandé de suspension préventive pour
"violences volontaires" (NDLR. en
réunion) et faux" à l'issue d'une enquête
pourtant défavorable aux policiers menée par l'Inspection générale de la
police nationale, IGPN. La hiérarchie
policière peut - à titre conservatoire -
prendre une décision de suspension
administrative. Les faits se sont déroulés le 6
août 2007 à Dunkerque, département du Nord.
Les policiers prennent en chasse un
automobiliste, Juan Antonio Lopez-Campos, roulant
dans un couloir de bus. Lors de son
interpellation l'automobiliste est blessé :
"fracture ouverte au nez, visage tuméfié,
plaies saignantes". Bilan médical : 8 jours
d'ITT, interruption temporaire de travail. Triple
enquête. La première, interne au commissariat
de Dunkerque, émet des doutes sur l'origine des
blessures, version policière : l'homme se serait
"blessé en tombant sur le trottoir lors de
son interpellation". La seconde enquête de
police départementale cette fois, donne raison
à la victime qui aurait reçu plusieurs coups de
tonfa (NDLR. bâton renforcé d'une poignée).
Enfin, l'Inspection générale de la police
nationale, IGPN, ouvre une 3e enquête qui
révélera que la version des policiers couchée
sur procès-verbal est fausse et qu'ils se sont
entendus pour "accorder" leur version.
Ce sont ces faits, et rien que ces faits que les
magistrats retiendront pour fonder leur jugement.
Mais l'affaire est plus compliquée que cela. Les
policiers connaissent bien leur victime, Juan
Antonio Lopez-Campos, qui est un petit revendeur
de drogue (dealer), de très nombreuses fois
arrêté et condamné par la justice. Lors de son
interpellation, il est sous l'emprise de
stupéfiants et conduit sans permis de conduire.
Son comportement est alors altéré d'où la
réaction violente des policiers qui falsifieront
le rapport de police avec pour conséquence une
condamnation d'1 an de prison pour Juan Antonio
Lopez-Campos, aujourd'hui écroué pour
"conduite sans permis de conduire sous
l'emprise de stupéfiants". Les policiers
demandaient une simple relaxe en niant
l'évidence des preuves scientifiques. Les
nombreux policiers de Dunkerque et les proches
parents et amis des 3 policiers présents à
l'audience de délibérés ont fait bruyamment
scandale à l'énoncé du jugement comportant une
"interdiction définitive d'exercer leur
profession". Une sanction que le procureur
de la République de Dunkerque, Jean-Philippe
Joubert, n'avait pas demandé lors de ses
réquisitions du 24 juillet 2008. Alexis
Constant, collaborateur au quotidien "La
Voix du Nord" témoigne : "La colère a
gagné une grande partie du commissariat" ;
"Des collègues fondent en larmes. D'autres
conspuent les juges : 'Y'a des familles
derrière. C'est dégueulasse, c'est honteux'.
D'autres encore : 'La police de Dunkerque est
morte. Faut plus compter sur nous" ;
"Une gêne s'installe, celle d'un fossé qui
se creuse entre les magistrats et la
police". Plus de détails : Code de déontologie de la
Police Nationale ; Signaler une bavure dans
la Chronique judiciaire de Pascal
Mourot.
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