- Jeudi
21 août 2008 N°
2057/23453
- FRANCE : GUERRE : Une
cérémonie nationale dhommage aux 10
soldats français tués le lundi 18 août 2008 en
Afghanistan sera rendue, jeudi 21 août 2008, à
11heures 30, dans la cour dhonneur de
lHôtel national des
Invalides à Paris. Les 10 soldats
appartenaient au 8ème Régiment de parachutistes
dinfanterie de marine, au 2ème Régiment
étranger de parachutistes et au Régiment de
marche du Tchad, tombés au "combat au cours
dune mission de reconnaissance conjointe
avec larmée nationale afghane". Nicolas Sarkozy, président
de la République, de retour d'Afghanistan, où
il est allé mercredi 20 août 2008
"partager le deuil" des soldats,
présidera la cérémonie. Il sera accompagné
par Hervé Morin ministre de la Défense,
Jean-Marie Bockel, Secrétaire dEtat à la
Défense et aux Anciens combattants, et le
général Jean-Louis Georgelin, chef
détat-major des armées. L'avion
transportant 11 des 21 blessés de lattaque
du 18 août 2008 en Afghanistan, a atterri
mercredi 20 août 2008 à laéroport
dOrly. Il sagit des cas de blessures
les plus graves, même si le pronostic vital de
ces soldats nest pas engagé : balles et
éclats pour 9 soldats du 8ème RPIMA,
traumatisme crânien et diverses fractures pour
les 2 blessés de laccident de VAB
(véhicule davant blindé) survenu le 18 au
matin. Les 10 blessés restant à lhôpital
français de Kaboul, plus légers, seront
rapatriés ultérieurement. Les soldats tués et
les 21 autres blessés rapatriés en France
étaient engagés en Afghanistan depuis 2001, où
ils ont subi lundi 18 août 2008, lors d'une
mission de reconnaissance et de renseignement,
une embuscade dinsurgés talibans dans la
vallée dUzbin, dans le district de Surobi.
Selon l'Etat-major des Armées EMA
(français), la mission seffectuait
conjointement avec une unité de larmée
nationale afghane et des forces spéciales
américaines. Elle comprenait 2 sections de
larmée française, lune appartenant
à la 4ème compagnie du 8ème RPIMa de Castres,
lautre relevant du régiment de marche du
Tchad de Noyon ainsi que quelques éléments
dautres unités dont le deuxième REP de
Calvi. Ce détachement a été pris à partie
dans le cadre dune embuscade de grande
ampleur menée par une petite centaine
dinsurgés. Les combats ont été très
durs et très intenses et ont duré plusieurs
heures alors que les opérations se sont
poursuivies jusque tard dans la nuit. Selon le
Commandement Régional-Capital (Kaboul), une QRF
(Quick Reaction Force force de réaction
rapide) appuyée par des avions et des
hélicoptères de la coalition a été rapidement
envoyée sur place. Le ministère de la Défense
rappelle qu'environ 3 300 militaires français
seront présents d'ici fin août 2008 en
Afghanistan, au Tadjikistan, au Kirghizistan et
en océan Indien, dans le cadre des opérations
de la Force internationale d'assistance à la
sécurité (FIAS) de l'OTAN et de
l'opération Enduring Freedom (OEF). Parmi eux, 2
600 militaires français sur le territoire afghan
et 300 au sein de la TF 150 et 57. Un effort
significatif est engagé pour la formation de
larmée nationale afghane avec 280
militaires, soit chargés de la formation des
officiers afghans (Epidote) et des forces
spéciales (Commando School) ou soit intégrés
dans des unités afghanes (OMLT). Le 6 août
2008, le général français Michel Stollsteiner
a succédé au général italien Federico Bonato
à la tête du Regional Command Capital (RC-C)
Kaboul, lun des 5 commandements régionaux
de la Force internationale dassistance à
la sécurité (FIAS) de lOTAN en
Afghanistan. Le père d'un soldat tué, Julien Le
Pahun, a, sous le coup de la colère, mis en
cause le gouvernement en déclarant que l'on
"n'envoie pas des enfants qui n'ont qu'un an
de formation sur un front qui est horrible".
Ce parent a expliqué que son fils, qu'il avait
presque tous les jours au téléphone, avait
"très peur". Selon d'autres
témoignages recueillis par le quotidien "Le
Monde" les soldats attaqués auraient été
laissés "pendant 4 heures sans
renforts" et n'auraient plus eu, à un
certain moment, faute de munitions, d'autres
armes pour se défendre que leur fusil d'assaut Famas. Aussi,
les frappes aériennes de l'OTAN "auraient
raté leur cible et blessé des soldats
français". La rédaction du quotidien
Fil-info-France a également constaté que le
communiqué de l'Elysée, résidence officielle
du Chef de l'Etat, ne correspondait pas à
l'ordre de mission, n'indiquant pas que
larmée nationale afghane était
accompagnée par les forces spéciales
américaines comme l'a confirmé le Commandement
de la Force internationale dassistance à
la sécurité (FIAS) de lOTAN en
Afghanistan. Sur place, les journalistes ont vu
leur travail restreint, notamment pour les
reportages photographiques ou filmés. En 2007,
lors d'une visite éclair en
Afghanistan, effectuée le samedi 22
décembre, Nicolas Sarkozy, Président de la
République, accompagné par le philosophe André
Glucksmann, avait déclaré : "Il se joue
ici une guerre, une guerre contre le terrorisme,
contre le fanatisme que nous ne pouvons pas et ne
devons pas perdre". NDLR. Le ministère de
la Défense met, à la disposition des familles
et des proches des militaires des 8e Régiment
parachutiste dinfanterie de marine,
Régiment de marche du Tchad et 2e Régiment
étranger de parachutistes engagés en
Afghanistan, le numéro vert suivant : 0 800 74
75 75.
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