- Vendredi
29 octobre 2004 N° 864/22260
- FRANCE
: Hervé Ladsous, le porte-parole du
ministère des Affaires étrangères, a confirmé
l'arrivée dans les prochaines heures du
président de l'Autorité
Nationale Palestienne, Yasser
Arafat (photo) après que son état de
santé se soit sérieusement détérioré
mercredi soir. La Présidence de la République a
précisé jeudi dans un communiqué : "En
réponse à la demande de l'Autorité
palestinienne, la France a accepté d'accueillir
Yasser Arafat dans un hôpital en France et va
envoyer un avion afin de le transporter". 15
médecins, dont des praticiens de Jordanie, de
Tunisie et d'Egypte, qui avaient examiné le
"Raïs" ont estimé qu'il recevrait le
meilleur traitement à Paris. Ce sera la
première fois que Yasser Arafat quittera son QG
de Ramallah en ruines après une incursion
israélienne en décembre 2001 où il avait été
assigné à résidence depuis cette date. Israël
a promis que le président palestinien pourra
regagner la Cisjordanie après son
hospitalisation à Paris. Le Comité central du
Fatah et le Comité exécutif de l'Organisation
de libération de la Palestine (OLP) devaient se
réunir jeudi soir à la Moukataa (QG). Un
exécutif provisoire comprenant le chef du
gouvernement Ahmed Qoreï, son prédécesseur
Mahmoud Abbas, et Sélim Zaanoun, le président
du Conseil national, le Parlement palestinien,
aurait été formé la nuit précédente sur les
indications de Yasser Arafat, selon une source
palestinienne haut placée. Une information
pourtant démentie par le porte-parole de la
présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina.
BANDE DE GAZA : Une
fillette de 9 ans qui se rendait à l'école dans
le camp de réfugiés de Khan Younès a été
abattue à la mitraillette par des soldats
israéliens d'un avant-poste, près de
l'implantation juive de Ganei Tal. Selon un
communiqué militaire, les soldats ont riposté
à des tirs de mortiers. ** La colonie
de Morag a été visée jeudi par une roquette
qui a tué un soldat israélien et blessé 10
autres, selon l'armée.
CISJORDANIE : Un
adolescent paslestinien de 17 ans a été abattu
par l'armée israélienne dans le camp de
réfugiés de Jénine. Un militant du Hamas a
également été tué à Kalkiliya. L'armée
affirme avoir tiré "sur 3 militants
armés".
IRAK : Un groupe d'hommes armés
circulant à bord d'une voiture a ouvert le feu
jeudi à Baaqouba sur des voitures de police
irakiennes blessant un officier. ** Selon une
étude publiée jeudi sur le site Internet de la
revue médicale "The
Lancet", 100 000 civils irakiens,
pour la plupart des femmes et des enfants, sont
morts depuis mars 2003 et l'occupation de leur
pays par l'armée américaine et ses alliés. Un
chiffre officiel fait état de 10 000 à 30 000
morts. ** Un groupe
lié à Al-Qaïda, l'Armée d'Ansar Al-Sunna, a
revendiqué sur son site Internet l'exécution de
11 soldats de la Garde Nationale irakienne. **
Une Polonaise vivant dans le pays
depuis 30 ans a été enlevée jeudi à Bagdad.
Le ministre polonais de la Défense Jerzy
Szmajdzinski a indiqué qu'il refusait les
exigences des ravisseurs, qui réclament le
retrait des 2 500 soldats polonais d'Irak
déclarant :"Le gouvernement polonais ne
s'emploie pas à satisfaire les revendications
des preneurs d'otages" selon un communiqué
diffusé par la télévision polonaise. **
L'organisation humanitaire Care International a annoncé
jeudi la fermeture de son bureau en Irak et
demandé la libération de Margaret Hassan,
directrice pour l'Irak de l'organisation
britannique enlevée le 19 octobre 2004.
TURQUIE : La Cour
européenne des droits de l'homme de
Strasbourg a condamné jeudi la Turquie pour
avoir insuffisamment enquêté sur le meurtre
d'un homme tué en 1998, lors d'un affrontement
entre les forces de l'ordre et des membres du Parti des Travailleurs du Kurdistan
(PKK).
AFGHANISTAN : 3 membres
étrangers de la Commission électorale de l'ONU
ont été enlevés à Kaboul, la capitale, pour
la première fois depuis la chute des Talibans. **
Le vice-président de la commission
électorale afghane, Ray Kennedy, a annoncé que
le dépouillement des bulletins de l'élection
présidentielle du 9 octobre 2004 est terminé.
Le président sortant Hamid Karzaï remporterait
le scrutin.
THAILANDE : Un attentat à la bombe a
été perpétré jeudi dans la province de
Narathiwat, dans le Sud musulman, faisant 1 mort
et une vingtaine de blessés. Rappelons que 85
manifestants sont morts dans la nuit de lundi à
mardi lorsque 1 300 manifestants ont été
arrêtés, les mains liées dans le dos, et
entassés les uns sur les autres pour être
convoyés dans 25 camions militaires pour un
trajet qui a duré plus de 6 heures alors qu'en
général il faut moins de 2 heures. A leur
arrivée les forces de sécurité ont constaté
les décès. La plupart des victimes
présentaient le visage tuméfié et ensanglanté
si bien que la police a refusé de présenter les
photos en public. Le gouvernement n'a demandé
que l'ouverture d'une enquête interne.
INDONESIE : Le chef religieux musulman
Abou Bakar Bachir (66 ans), relaxé en 2003 de
l'accusation de diriger le réseau islamiste Jemaah Islamiyah (JI), a
comparu jeudi devant le tribunal du district de
Jakarta-Sud, pour son rôle présumé dans les
attentats de Bali et contre l'hôtel Marriott de
Jakarta sous la protection d'environ 300
policiers et hommes de sécurité. Il a clamé
son innocence. Il risque la peine de mort.
ONU : Le sixième rapport sur "la
torture et autres peines ou traitements cruels,
inhumains ou dégradants", qui
traite de l'interdiction de la torture dans le
contexte de la lutte antiterroriste, a été
présenté le 26 octobre 2004 à la 59ème Assemblée générale de
l'ONU par le Rapporteur spécial de la
Commission des droits de l'homme, Theo van Boven.
Ce dernier indique que "rien ne peut
justifier la torture, ni la menace de guerre, ni
le terrorisme" et "attire l'attention
sur les Etats qui, dans le contexte de la lutte
contre le terrorisme, contournent l'interdiction
de la torture, en particulier lors
d'interrogatoires pour obtenir des
renseignements". Theo van Boven note que
c'est "le droit à la légitime
défense" qui a été avancé comme
justification pour dégager la responsabilité
pénale de représentants de l'Etat,
"soupçonnés d'avoir perpétré des actes
de torture contre des personnes soupçonnées
d'avoir commis des actes de terrorisme".
S'il est conscient de "la menace que
constitue le terrorisme" et s'il reconnaît
"aux Etats le droit de protéger leurs
ressortissants contre une telle menace", le
Rapporteur réaffirme que "le caractère
absolu de l'interdiction de la torture"
signifie "qu'aucune circonstance
exceptionnelle, quelle qu'elle soit, qu'il
s'agisse de l'état de guerre ou de menace de
guerre, d'instabilité politique intérieure ou
de tout autre état d'exception, ne peut être
invoquée pour justifier la torture". Outre
les conditions d'incarcération, ce sont les
méthodes utilisées pour obtenir des
renseignements de personnes soupçonnées d'avoir
commis des actes de terrorisme que vise le
Rapporteur spécial. "Ces méthodes (NDLR. PHOTOS PRISON ABOU GHRAIB ! )
consistent notamment à maintenir les détenus
dans des positions douloureuses ou pénibles, à
les priver de sommeil et de lumière pendant des
longues périodes, à les exposer à des
extrêmes de chaleur, de froid, de bruit et de
lumière, à leur recouvrir la tête d'une
cagoule, à les priver de vêtements, à les
dénuder et à les menacer avec des chiens"
explique le rapport. Dans ce cas également,
"la jurisprudence des mécanismes
internationaux et des mécanismes régionaux
relatifs aux droits de l'homme est unanime pour
dire que de telles méthodes enfreignent
l'interdiction de la torture" prévient le
Rapporteur. "Les conditions de détention
des personnes soupçonnées d'avoir commis des
actes de terrorisme, et leur statut, demeurent,
pour le Rapporteur, de graves sujets de
préoccupation", conclut Theo van Boven, qui
redit son souhait de rendre visite aux personnes
détenues pour actes de terrorisme en
Afghanistan, en Irak et sur la base militaire
américaine de Guantanamo à Cuba.
TUNISIE : Le Conseil constitutionnel
a validé jeudi les résultats des élections
présidentielle et législatives qui se sont
déroulées dimanche et qui ont vu la victoire du
président sortant Zine El Abidine Ben Ali pour
un 4ème mandat de 5 ans avec 94,48 % des voix.
La candidature du Président Ben Ali n'a été
possible que grâce à une modification de la
constitution qui fixait à 3 les mandats
présidentiels.
GUINEE BISSAU : Yaya
Diallo, vice-président du Parti pour la
rénovation sociale (PRS, première formation
politique de l'opposition avec 35 députés au
Parlement) s'est dit préoccupé après "la
démission de plusieurs de ses hauts dirigeants,
dont des membres de la Commission politique, de
la Commission exécutive et certains du Conseil
national qui sont des cadres d'une extrême
importance au sein du parti" ajoutant
"ces démissionnaires, parmi lesquels
Alamara Ntchia Nhassé qui avait été élu
président du parti lors du congrès de 2000,
risquent d'entraîner dans leur sillage un
électorat important" .
ZIMBABWE : La
Confédération des syndicats sud-africains (COSATU, première
centrale syndicale du pays), a réagi avec
indignation après l'expulsion par les autorités
de sa délégation arrivée lundi à Hararé, la
capitale, pour une mission d'information à la
veille des prochaines élections parlementaires.
La police locale, qui a jugé leur visite
illégale, les accusant de
"collaboration" avec le premier
ministre britannique Tony Blair, a placé en
détention les 13 membres de la délégation à
l'aéroport de Harare et les a expulsés vers
leur pays par autocar aucun vol vers
Johannesbourg n'étant disponible.
MALI : Une nouvelle Ecole de maintien de la paix, qui
remplacera celle de Koulikoro à 60 kilomètres
au Sud de Bamako, anciennement installée à
Zambakro en Côte d'Ivoire et transférée en
juin 2003 au Mali, sera bâtie à Bamako, la
capitale malienne, selon des sources militaires.
D'un coût global de 4 millions d'euros (2,6
milliards F.CFA), financé entièrement par le
Royaume des Pays-Bas, l'établissement, doté
d'un budget annuel de 180 000 euros (environ 118
millions de F.CFA), sera une "vitrine de
l'engagement du Mali en faveur de la formation
des cadres africains compétents pour les
opérations de maintien de la paix en Afrique et
dans le reste du monde". L'Ecole de maintien
de la paix accueille annuellement plus de 700
stagiaires d'une trentaine de pays et est ouverte
à tous les officiers africains dans le cadre du
programme de renforcement des capacités
africaines de maintien de la paix. De sa
création à nos jours, 40 pays africains y ont
présenté des stagiaires. Près de 60 % des
effectifs proviennent de la CEDEAO
(Communauté économique des Etats de l'Afrique
de l'Ouest). L'ouverture de la nouvelle école
est prévue pour octobre 2006.
COTE D'IVOIRE : Le chef du
mouvement rebelle "Forces Nouvelles", Guillaume Soro, a
décrété jeudi l'état d'urgence dans le nord
du pays, accusant le gouvernement de masser des
troupes dans l'ouest du pays. Il a également
indiqué qu'il se retirait du processus de
désarmement et a appelé les 8 ministres
rebelles du gouvernement à démissionner
provoquant le report au 3 novembre 2004 du
Conseil des ministres prévu vendredi et au cours
duquel plusieurs projets de loi devaient être
examinés, dont ceux sur la citoyenneté et
l'éligibilité à la présidence qui sont jugés
cruciaux par les rebelles. Les rebelles
contrôlent la moitié nord du pays, premier
producteur mondial de cacao, depuis une tentative
de coup d'Etat contre le président Laurent
Gbagbo, en septembre 2002.
La citation du jour : "Il
n'y a pas de repos pour les peuples libres ; le
repos c'est une idée monarchique". Georges Clémenceau à la
Chambre des députés 1883
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